Requiem de Duruflé

Le Requiem le plus épuré, le plus mystique, le plus chatoyant également, connut une création originale : joué à la Salle Gaveau, le 2 novembre 1947, sans public, à destination d’une retransmission radiophonique, il était porté sur les fonts baptismaux par l’Orchestre National de la RTF dirigé par Roger Désormière. Le 28 décembre de la même année, au Palais de Chaillot, c’est l’Orchestre Colonne dirigé par Paul Paray qui offrait la première exécution publique de cet ineffable bijou.

Le Requiem de Duruflé – à la différence de celui de Fauré dont, pourtant, il prolonge une évidente filiation – s’appuie sur les mélodies du plain-chant grégorien pour développer une arche à la fois diaphane et résolument tournée vers la Lumière. Le génie de Duruflé est d’offrir à cette ligne d’inspiration grégorienne un écrin orchestral digne des plus beaux miroitements de Ravel ou Debussy. A l’image de Fauré, Duruflé ignore la section terrifiante du Dies Irae (réduite à quelques mesures), plaçant son œuvre comme un chemin apaisé « vers l’au-delà, la foi et l’espérance », ainsi qu’il le confiait lui-même.

En contrepoint, la jeune compositrice Lise Borel nous offre son émotion contemporaine, à travers une œuvre en clin d’œil à Poulenc, commandée par l’Orchestre Colonne.

Enfin, poursuivant une nouvelle tradition, ce concert proposera une « œuvre mystère », une invitation au voyage. Un indice ? Compositeur malheureusement décédé à 24 ans alors que ces premières oeuvres étaient si prometteuses…